
Terry Lee : L'histoire de la croissance d'un bébé voiture
Terry Lee est arrivé dans notre atelier à un peu plus de quatre ans. Dès sa première visite, il a rangé soigneusement ses chaussures et son manteau à l’entrée. Sa mère nous a expliqué que la famille avait fréquenté une école Montessori à Shanghai, et que les deux parents avaient reçu une formation pédagogique dans cette approche.
Elle lui répétait souvent : « Tu peux dessiner ce que tu veux, mais tu ne dois jamais copier. » Ne comprenant pas encore très bien ce que signifiait « copier », il a naturellement choisi un sujet familier : les voitures. Il en a dessiné pendant deux années complètes. Il en explorait chaque partie : les roues, les phares, les angles de vue. Nous ne l’avons jamais poussé à changer de thème, préférant l’observer dans l’évolution de sa propre curiosité.
Un jour, il a apporté une voiture tout-terrain, qu’il a démontée pour dessiner en détail l’intérieur des roues. Trouvant le papier trop lisse, il a demandé une texture plus rugueuse. Nous avons aussi incliné son chevalet pour qu’il puisse dessiner couché, avec une meilleure perspective. Il utilisait des règles, mesurait ses tracés, collait des repères et avançait petit à petit.
Ses parents nous faisaient pleinement confiance : en plus des cours, ils nous le confiaient parfois toute la journée. Nous lui préparions les repas, l’accompagnions dans ses jeux et ses dessins. Pour nous, la qualité de la relation entre un enfant et ses enseignants constitue la base même de toute démarche créative. C’est une relation qui se construit, et qui repose aussi sur une forme d’affinité.
Avant de dessiner, il discutait souvent avec nous. Ensuite, il restait silencieux, la tête penchée, concentré, et avançait sans s’interrompre. Ses dessins dégagent une logique interne qu’il semble avoir construite seul.
À sa troisième année, il a soudain cessé de dessiner des voitures. Son imaginaire s’est libéré en même temps que ses compétences. Lorsqu’on lui a proposé de créer une œuvre sur le thème de « la Terre du futur », il a dessiné une ville en couches fonctionnelles : un réseau de transport éolien en hauteur, un espace de vie au centre, un système de traitement des déchets et de l’eau en sous-sol. Chaque zone était annotée et expliquée. Il n’avait ni modèle, ni instruction. Tout venait de ses propres déductions.
Nous ne savons pas où il ira plus tard, mais nous savons qu’en voyant un de ses dessins, on le reconnaîtra tout de suite : Terry Lee!
Quatre ans et demi à cinq ans et demi





Cinq ans et demi à six ans et demi







De six ans et demi à sept ans et demi






Huit ans...




李泰瑞(Terry Lee):汽车男孩的成长小史
李泰瑞四岁多来到我们工作室。第一次进门,他自己把鞋子和外套整齐地放在门口。问过他的母亲,他出生在美国,上过蒙特梭利,父亲还接受过相关培训。妈妈告诉Terry:“想怎么画就怎么画,但不要模仿或拷贝。”
我们让他喜欢什么就画什么。于是他反复画车,卡车,救护车,运输车,轿车,一画就是两年。他特别注重逻辑和细节,因此他的画总带着一种从内部逻辑中自然长出的秩序感。他画车轮、车头、车灯的位置,有时候只画一部分,有时候从不同角度重画,哪怕是一颗螺丝钉也要安排得合情合理。他觉得纸面太滑,要求换纸,我们就为他准备了质感更粗的纸张。后来他需要从不同角度观察轮胎,我们就把画架倾斜,让他趴着画。其他孩子下课后剩下的草稿纸,我们留下来裁成细条,供他练习不同密度的线条。他会拿尺子量图纸的比例,贴着标记,一点点画完。我们没有干预,也没有鼓励他换题材,一边引导他做得更复杂更完美,一边观察他的兴趣如何自然发展。
他的父母非常信任我们,非但没有质疑我们的放任,除了上课时间,还常把他托付在这里一整天,让我们有时间帮他做饭,看电视,陪他去公园玩汽车/风筝/足球和飞机。他画之前总是先构思,我们之间的关系得以让他像朋友一样和我们无所不问。第三年,汽车男孩终于破茧而出:他突然不再画汽车,想象力和画技几乎在同一时间被打开。当我们请他围绕“未来地球”这个主题进行创作时,他画出了一整座分层运行的城市:最上层是风力驱动的交通系统,中层是人类生活区,底层是废物处理和水循环。他为各个区域标注功能,还写了简单的注解。
我们不确定他将走向哪里,但我们希望无论什么时候看见他的手笔都能一眼确认——李泰瑞!
2025.5.31